Les pervers manipulateurs narcissiques, qui sont-ils ?
Comment fait-on pour les reconnaître ?
introduction
Définition du pervers
« Sujet qui recherche exclusivement son plaisir dans des conduites où il s'agit de jouir clandestinement de l'angoisse qu'il fait surgir chez le partenaire. L'objet, même s'il se trouve parfois lié par un “contrat", reste, pour le pervers éminemment interchangeable. » www.psychologie.com/Dico-Psycho/Pervers
Définition du manipulateur
« Personne qui va utiliser des règles de vie en société (de collaboration , de réciprocité, d'empathie, de confiance) pour en obtenir des avantages et des bénéfices personnels ou exercer un contrôle sur » l'autre. https://www.lepsychologue.be/articles/manipulateur.php
Définition du narcissique
« Le trouble de la personnalité narcissique est un trouble de la personnalité dans lequel un individu se manifeste par le besoin excessif d'être admiré, et par un manque d'empathie. » https://fr.wikipedia.org/wiki/Trouble_de_la_personnalité_narcissique
Similitudes et différences entre pervers et narcissiques
Similitudes
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Le déni (refus d'entrevoir une réalité insupportable qui est niée)
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l'angoisse (terreur de la mort et détresse identitaire qui pousse à l'hyperactivité)
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le délire de grandeur (certitude la supériorité, invulnérabilité, culte du « Moi » démesuré)
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la relation à l'autre (l'autre est un outil-objet, un instrument mais indispensable car antidépresseur puissant)
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le paraître (séduction constante qui masque un désert interne, une détresse personnelle sans fin)
Différences
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le pervers narcissique est un petit pervers
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les différences résident dans le motif de leur jouissance et le sort qu'ils réservent à l'autre
Narcissique
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- Ne se nourrit pas du malheur de l'autre car tout est centré sur lui-même (libido égocentrique, son corps est surinvestit).
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- Relations superficielles avec phase d'idéalisation si la victime remplit bien son rôle.
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- Il épuise ses victimes et les rend obsolètes par exploitation tyrannique et insatiable.
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- Phase de rejet soudain avec indifférence par rapport à la victime
Pervers
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- Jouissance principale : angoisse de l'objet. Il veut faire mal à sa victime à petit feu, la détruire psychologiquement.
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- Le manque et le désir ne le concernant pas puisque cela inclut l'autre qui est effacé en tant qu'humain.
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- Il doit vider de sa substance la victime pour la remplir de ses propres frayeurs et de ses qualités pour en faire siennes.
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- Veut amener victime à un point de rupture psychologique en soumettant inlassablement des challenges frôlant l'illégalité ou malmenant les valeurs.
qui sont les
pervers
narcissiques ?
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Séducteurs (qui veulent plaire, attirer dans leurs filets)
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Vampires (qui cherchent à vider l’autre de sa vigueur)
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Magiciens (qui semblent avoir de prodigieux pouvoirs)
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Victimes (qui se font passer pour des souffre-douleurs)
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Bourreaux (qui torturent)
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Fantômes (qui ont une identité floue, inconsistante)
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Comédiens (qui sont capables de feindre toutes les émotions)
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Sauveurs (héros qui repoussent un danger)
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Harceleurs (qui soumettent à des attaques incessantes)
La structure des pervers
narcissiques
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Ils sont « borderline », « état limite » et pour ne pas sombrer dans la psychose, ils externalisent leurs tumultes et les expulsent sur l'autre.
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Leur libido est narcissique, sans échange.
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Ils ont des angoisses d'anéantissement, d'impuissance.
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Le « Moi », l'identité est faible chez eux.
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Ils ont une défaillance du refoulement, de la capacité à enfouir leurs désirs malsains.
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Il y a chez eux confusion entre soi et les autres avec une logique d'incorporation de l'autre.
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Chez eux, les projets, les sentiments, l'affection sont absents.
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Ils ont un fantasme de toute puissance.
L'enfance des
pervers
narcissiques
Leur parents
Mère
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La mère a souvent le syndrome de Jocaste : souhaite inconsciemment épouser son fils.
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Toxicomanie relationnelle avec l'enfant qu'elle installe.
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Abus éducatifs, violations d'intimité, climat incestueux en donnant des soins « érotisés »
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Elle ignore les limites.
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Omnipotente.
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Se fait dévoreuse.
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Culpabilise l'enfant sur fond de sacrifices.
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Ingérante.
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Imprévisible.
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Négligente.
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Ne souhaite souvent pas le bien de son enfant : elle lui trace le chemin à suivre en se réjouissant de son malheur.
Père
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Complaisance silencieuse.
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Préfère donner l'enfant à dévorer par la mère que se donner lui.
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Non muselé ni radicalement absent mais disqualifié par la mère.
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Il accepte de se taire sur l'essentiel cautionnant les manœuvres séductrices de la mère.
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Légalisme totalitaire ou rigorisme moral sans concession.
L'enfant
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L'enfant, quant à lui, a le fantasme d'avoir évincé et remplacé en acte et en pensée son père, homme virtuellement présent et voudrait une totale jouissance et emprise de et sur sa mère.
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Déni de la castration commun entre la mère et l'enfant et donc toute puissance de ces deux individus.
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L'insuffisance du père, incarnat la loi symbolique, aboutit à la construction chez l'enfant de sa propre loi morale, sans remords.
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Déni des générations, de la différence des sexes, des limites.
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Délire de grandeur, d'invulnérabilité, de toute puissance qui est faite d'une accumulation de dénis.
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Équation moi + toi (objet) = moi-je (le 3 absent de sa construction psychique)
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Souvent maltraité moralement ou à l'inverse trop gâté, non confronté à la frustration.
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Enfant non protégé, brisé de son caractère, sa volonté, sa vitalité, sa confiance en lui.
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Enfant avec un sentiment de solitude avec une angoisse très forte d'abandon.
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Fêlure narcissique : pas de reflet valorisant dans le regard des parents.
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Il juge suspecte toute relation positive : mieux vaut dénigrer l'autre pour croire que sa perte serait sans conséquence.
L'immaturité des pervers narcissiques
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Jalousie excessive.
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Description de l'enfant par Anna Freud représente le pervers narcissique : « L'enfant est d'un indélicatesse et d'un égoïsme intolérable. Seuls lui importent son bon plaisir et la satisfaction de ses désirs ; que d’autres en souffrent ou non lui est indifférent. […] Il fait preuve de cruauté envers tout être vivant plus faible que lui et prend plaisir à détruire les objets inanimés. […] Il exige impétueusement la satisfaction immédiate du moindre désir qu’il ressent et ne tolère pas le moindre délai. »
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Il est régit par le « principe de plaisir » de Freud qui s'oppose au « principe de réalité ».
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Il ne reconnaît par les deux principes : « Je ne fais pas à autrui ce que je n'aimerais pas qu'on me fasse » et « Ma liberté s'arrête là où celle des autres commence. »
L'identification projective et les pulsions des pervers narcissiques
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C'est un mécanisme dont ils se servent pour, fantasmatiquement, totalement ou partie, se projeter dans l'autre en lui prêtant leurs propres aberrations.
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Il expulse ses pulsions de mort sur sa victime.
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Le passage à l'acte est inévitable, indispensable et souvent sans éclat car il fait vivre sa rage à l'autre.
Les difficultés identitaires et le clivage des pervers narcissiques
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Défaillance narcissique intense car n'ont pas eu de positif de leurs parents.
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Déni total de l'existence des deux personnalités.
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Mauvais côté de la personnalité : ils sont convaincus de s'être déchargés sur leurs victimes de leurs penchants indésirables et de leur culpabilité.
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Dans le bon côté de la personnalité, ils sont submergés par leurs démons, de leurs frayeurs et cherchent un bouc-émissaire pour leur attribuer les responsabilités de leurs malheurs.
La « culture » des pervers
narcissiques
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Leur savoir est tristement borné, pauvre.
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Culture monolithique et méprisante pour qui n'y connaît rien à leur domaine de prédilection.
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Intellectuellement monomaniaque.
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Exploite les idées des autres.
Les métiers des pervers narcissiques
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Jean Chavreul, psychanalyste : « Le pervers s’introduit volontiers dans les structures sociales les plus fortes, les plus hiérarchisées, celles de l’Église, de l’armée, de la magistrature, de partis politiques. Il en aime les rites, le cérémonial, la liturgie, dans lesquels il se coule avec une aisance qui laisse le névrosé ordinaire pantois et admiratif. Il gravit, comme en se jouant, les échelons de la hiérarchie. Sa brillance, qu’il sait à l’occasion habiller du gris le plus terne, il la doit à ce qu’il ne fait pas siennes les règles du milieu où il s’inscrit, mais à ce qu’il en joue, dénichant toujours les règles non dites, non écrites, qu’il va pouvoir braver. Il joue de la faiblesse et de la lâcheté de l’autre, sachant le compromettre s’il ne peut le subjuguer, et cela finalement moins pour son profit personnel que pour constituer cet autre univers qui se superpose à celui de l’univers officiel. Il est aussi une recrue de choix pour les services secrets et les actions discrètes, pour l’intrigue et la manipulation du pouvoir en place. Le pervers passe finalement inaperçu du fait que l’opinion générale identifie la perversion avec les pratiques étiquetées comme telles. Mais celles-ci peuvent fort bien rester secrètes. Le groupe social reste ainsi médusé, aveugle, le plus souvent admiratif devant les pervers… sauf à devenir tout à coup horrifié, et rejetant. »
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Ils ont des métiers où la séduction intervient, où la main-mise est la plus facile.
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Ils sont chefs d'entreprise, professeurs, des figures médiatiques, banquiers, policiers, vendeurs, journalistes, financiers, hommes politiques, chefs cuisiniers, etc...
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Ils sont souvent aussi thérapeutes car ainsi, leurs victimes viennent toutes seules.